mercredi 18 juin 2014

Chevaux pendus et empalés : 45 arrestations en Espagne

EXCLUSIF/  L'enquête sur le présumé trafic de viande de cheval impropre à la consommation, dont l'instigateur, Patrick R. 59 ans, grossiste en viande chevaline à Narbonne a été mis en examen en décembre dernier a connu des ramifications spectaculaires ces derniers jours en Espagne. Avec l'aide d'enquêteurs espagnols, les gendarmes de la section de recherches de Montpellier ont réalisé des "descentes" début juin dans 19 abattoirs des provinces de Barcelone, Gérone, Séville, Madrid et Sarragosse notamment, investissant par ailleurs des centres équestres et 5 cliniques vétérinaires et procédant à l'arrestation de 45 personnes, toutes impliquées à des degrés divers dans ce tentaculaire trafic. Ils agissaient sous l'autorité des deux juges d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
L'horreur
Les gendarmes montpelliérains et les enquêteurs espagnols ont découvert de véritables scènes d'horreur, selon des informations recueillies hier et confirmées ce matin par une source proche de l'enquête. Des dizaines de chevaux décédés récemment qui n'avaient aucun document officiel de traçabilité et de conformité pour que la viande soit commercialisée ont été retrouvés soit pendus, soit empalés dans des zones isolées des abattoirs, où ils auraient agonisé pendent des heures. Les gendarmes de la section de recherches de Montpellier sont également tombés sur des carcasses de chevaux ayant séjourné longtemps. Les photos réalisées pour être jointes au dossier d'instruction attestent de la cruauté des présumés trafiquants.
10 mises en examen
Outre Patrick R. mis en examen et laissé sous contrôle judiciaire avec versement d'une caution de 15.000 euros pour "faux et usage de faux, tromperie et association de malfaiteurs pour établissement de faux documents administratifs" par la Jirs de Marseille, 9 autres intermédiaires de ce trafic international qui porterait sur 300 chevaux sont en examen. Les 45 suspects arrêtés en Espagne ces derniers jours devraient être poursuivis par la justice de leur pays. Installé depuis 15 ans à Narbonne, où il possédait un abattoir régional, une boucherie et un centre commercial avec de grandes chambres froides, le grossiste en viande chevaline Patrick R. est soupçonné d'avoir fait abattre en moyenne une dizaine de chevaux par semaine depuis ces dernières années. Achetés à bas pris, les chevaux au centre de la fraude à la santé provenaient de centres équestres, de particuliers ou encore du laboratoire pharmaceutique Sanofi. L'opération menée en Espagne va permettre aux juges de la Jirs de Marseille de boucler cette instruction.
Jean-Marc Aubert


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